L’attitude inconditionnelle de bienveillance et de valorisation
Alors que la honte, la culpabilité, la mésestime de soi font partie du quotidien des personnes confrontées à la précarité et à l’addiction à l’alcool, notre posture professionnelle vise autant que possible et en permanence à restaurer l’image et l’appréciation qu’elle a d’elle-même.
Le protocole d’intervention se décline en quatre objectifs opérationnels :
Créer un lien de confiance,
Il se tisse au fil du temps et à partir de différents supports de l’accompagnement : lors des visites à domicile, des entretiens d’aide, dans le regard qui est porté sur les conditions d’existence, dans les activités de loisirs, …).
Il permet d’évaluer de manière partagée la situation individuelle, familiale, sociale de la personne.
Enfin, il permet à la personne de mieux identifier la place de l’alcool dans sa situation, à quoi il sert, quels problèmes il génère, quelle place il a dans son histoire et de retracer son histoire personnelle de manière dynamique.
Etayer la situation
Soutenir la personne, lui permettre d’accéder à des soins, à un meilleur confort de vie, ou une précarité moindre, lui permet de faire l’expérience d’un mieux-être et l’engage à exprimer ce qu’il souhaite changer.
Permettre à l’usager d’élaborer un projet de soin et insuffler une dynamique de changement.
En permettant à l’usager de se réapproprier de la lucidité et en dégageant, avec lui, des objectifs à sa portée, réalistes, et des étapes pour le changement, on favorise une réflexion, une mise en perspective.
Une prise en charge médicale (médecin de ville, médecin addictologue, médecins psychiatre) est proposée, de manière complémentaire à l’accompagnement, afin de permettre d’expérimenter d’autres manières de vivre (sans alcool, avec moins d’alcool, …)
Si l’accompagnement physique des usagers dans leurs démarches de santé ou d’insertion permet de réenclencher le changement, l’autonomie de la personne est valorisée et recherchée.
Favoriser l’inscription dans la durée de ce projet
La continuité de la prise en charge est garantie en veillant à ce que des relais appropriés soient mis en place au cours et à l’issue de l’accompagnement. Ainsi, en accord avec la personne, le service orienteur mais aussi la famille, l’environnement de la personne sont informés de l’évolution de la situation.
D’éventuels retours en arrière, déséquilibres sont dédramatisés et participent à la construction du parcours et à renforcer la motivation au changement.
Cas particuliers :
Si la personne n’a pas de demande propre, (notamment lorsqu’elle nous est adressée par le SPIP), trois entretiens sont proposés afin d’élaborer avec elle une évaluation partagée. Celle-ci sera éventuellement complétée par un bilan médical réalisé par un médecin. Il est porté à sa connaissance les dispositifs de prise en charge correspondant à sa situation. Un accompagnement est toujours proposé.
Si la personne est dans une situation très dégradée, notamment avec des complications somatiques sévères et une situation sociale très délitée, qu’elle ne montre pas de capacité à se réapproprier sa situation et en l’absence de relais, le lien peut être maintenu, de manière à border et sécuriser au maximum la situation et à pouvoir intervenir en cas d’urgence vitale.